Ces dernières années, les psychothérapies EMDR ont fait beaucoup parler d’elles. Beaucoup d’entre nous en ont déjà entendu parler, de près ou de loin, notamment dans le cadre de difficultés de stress post-traumatique. À travers cet article, Cammino vous propose de vous y pencher de plus près, pour comprendre de quoi il s’agit vraiment.
Le nom d’”EMDR” est une abréviation de l’anglais “Eye Movement Desensibilisation and Reprocessing”, c’est-à-dire la désensibilisation et le retraitement par les mouvements des yeux.
On doit sa découverte à la psychologue américaine Francine Shapiro, qui en 1987, en a fait l’expérience toute seule. Un jour, ayant appris brutalement qu’elle souffrait d’un cancer, elle s’est assise le bord d’un lac, suivant le vol des oiseaux avoisinants. Au bout d’un certain temps, elle commença à se sentir plus sereine, plus légère. Elle se demanda alors si ce mouvement oculaire de va-et-vient, dont elle a fait l’expérience en regardant les oiseaux, pouvait être lié à ce sentiment de légèreté - serait-il un remède au traitement d’émotions douloureuses ?
Cette hypothèse a ouvert la voie à de nombreux travaux, aux Etats-Unis puis en Europe, pour comprendre le mécanisme à l'œuvre et s’il présentait vraiment des vertus thérapeutiques.
Il a fallu attendre 1994 pour que cette méthode soit importée en France; en 2007 elle a été préconisée par la Haute Autorité de la Santé pour traiter les traumatismes psychiques, puis reconnue par l’OMS en 2012.
Lorsqu’on est confronté à un traumatisme, notre cerveau peut avoir du mal à traiter l’évènement en question. L’évènement restera comme fragmenté et pourra resurgir dans notre quotidien, pouvant alors mener à des troubles de stress post-traumatique.
L’EMDR cherche à réduire la charge émotionnelle du souvenir traumatique. En s’appuyant sur notre système physiologique adaptatif, l’enjeu sera de le restructurer dans le cortex, plutôt que dans le cerveau limbique, lié aux émotions.
Ainsi, en se dégageant de ce surinvestissement du cerveau émotionnel, l’on n'effacera pas le souvenir, mais la souffrance qui en découle sera atténuée.
Ce type de psychothérapie tend à s’adresser à des patients souffrant d’un état de stress post-traumatique, à la suite d’un événement psychologiquement traumatisant. Elle peut aussi être indiquée pour des patients avec des phobies invalidantes. Enfin, elle peut aussi s’avérer bénéfique pour d’autres difficultés. La rencontre avec un psychologue EMDR permettra, dans tous les cas, de juger de sa pertinence.
Les psychothérapies EMDR ont un protocole rigoureux. Avant dé débuter les séances de traitement, une ou plusieurs séances de préparation préalable auront lieu.
Ces séances sont indispensables puisqu’elles permettent d’étayer la demande et d’établir une relation de confiance entre le patient et le professionnel. Cela permettra aussi de valider la pertinence de l’utilisation de l’EMDR pour le patient en question.
Pendant les séances de traitement, le patient sera invité à se replonger dans le souvenir traumatique, en prenant en compte toutes ses modalités. En même temps, il sera invité à suivre les mouvements du doigt du professionnel.
Le site de l’association EMDR France donne les indications suivantes:
"Le praticien commence alors des séries de stimulations bilatérales alternées, c’est-à-dire qu’il stimule le cerveau alternativement du côté gauche puis droit, soit par des mouvements oculaires, soit par des stimulations tactiles, soit par des bips sonores. Entre chaque série, il suffit alors que le patient remarque ce qui lui vient à l’esprit".
En effet, on cherche à accueillir tout ce qui vient au patient: idées, pensées, sensations en incitant à l’association libre entre les stimulations. Ce processus sera reproduit plusieurs fois pendant la séance.
Les psychothérapies EMDR se classent du côté des thérapies brèves. Le nombre de séances varie d’un individu à un autre, notamment en fonction de la problématique en question. De manière générale, elles s'étendent sur plusieurs mois, à raison d’une séance par semaine ou toutes les deux semaines. Généralement, ce sont des séances plus longues que d’autres types de psychothérapie: elles peuvent varier entre 60 et 90 minutes, en fonction du psychologue.
Quelque soit la psychothérapie que vous souhaitez entreprendre, il est important que vous soyez entre de bonnes mains. Prenez le temps de vérifier les formations et l’expérience du professionnel qui vous accompagnera.
Aussi, l’EMDR ne pourra être la clef pour tout le monde. Il est donc primordial d’effectuer les séances de préparation pour confirmer qu’elle soit pertinente pour vous. Enfin, dans certains cas, vous pourrez faire l’expérience d’effets secondaires suite aux séances. N’hésitez pas à en parler à votre psychologue, pour qu’il puisse vous conseiller sur ce sujet.
Si vous avez des thèmes que vous souhaiteriez voir abordés, écrivez-nous une petite ligne : team@cammino.fr